L’épopée du fabricant Sinclair a bien démarré lors de la sortie de cet ordinateur, à l’aspect relativement étrange, certainement dans la mouvance du style de 70’s (comme celui que l’on peut apercevoir dans le film Orange Mécanique de Stanley Kubrick). Il disposait d’un clavier souple à membrane, n’avait qu’un affichage en mode caractères de 32 lignes par 24 colonnes et uniquement en noir et blanc, devait absolument être utilisé avec son extension 16 Ko sous peine de grosses difficultés. Mais il avait un atout imparable : son prix. Ce fut le premier micro-ordinateur à passer sous la barre des 1000 FF de l’époque (99,95 livres sterling ou 150 euros d’aujourd’hui). Il était même possible de le trouver sans sa coque plastique pour la moitié de son prix. Il est le digne précurseur de toute une série d’ordinateurs familiaux britanniques qui ont démocratisé l’accès à l’informatique pour les familles (BBC, Amstrad, Sinclair, et aujourd’hui Raspberry).
Après la mise sur le marché du ZX-80 et son Kilo Octet de RAM, suivi du ZX-81, redoutable engin d'approche à l'informatique, Sinclair innove avec la version QL (Quantum Leap). Avec deux processeurs (Motorola 32 bits 68008 et Intel 8049) et 128 Ko de mémoire extensible jusqu'à 640 Ko, Sinclair souhaite positionner son micro-ordinateur dans le monde professionnel. Les applications tiraient parti d'un environnement, certes mono-utilisateur, mais déjà multi-tâches propulsé par le BASIC made in Sinclair : Super BASIC. D'autres atouts jouaient en sa faveur : des ports d'extension pour microdrives (100 Ko de stockage), pour le QLAN (à 100 Kbauds...), des logiciels de traitements de texte et de tableau type Visicalc...et pour un prix d'environ 5000 FF (pour ceux nés après l'an 2000 cela représente environ 750 euros). Malgré tout cela, le Sinclair QL ne trouvera pas vraiment sa place sur le marché professionnel et n'atteindra pas la renommée de son ancêtre ZX-81.
