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Parce qu'il faut toujours un commencement...

La marque Commodore est née en 1954 et s'est réellement faite connaître durant la décennie 1980 grâce à ses ordinateurs phares que furent les Vic-20, C-64 et Amiga. Pendant longtemps, le Commodore de la série 64 (le fameux C64) fut l'ordinateur le plus vendu et cela assura à Commodore une très forte domination sur le marché de la micro-informatique.

VIC-20

L’apparition du VIC-20 marque une rupture dans la politique informatique de Commodore, jusqu’à lors spécialisé dans le domaine professionnel, au même titre qu’I.B.M. Ce faisant, Commodore part chasser sur les terres d’Apple dans l’informatique familiale. Mais faute de projet abouti, Commodore se tourne vers une réalisation interne, bricolée sur un bout de bureau, mais qui présente l’avantage de fonctionner. Une sorte de microPET, un prototype sorti du hobby d’un ingénieur maison, doté d’un processeur graphique plutôt orienté vers le monde de la console de jeu, mais qui offre un prix de revient dérisoire, permettant à Commodore de proposer un produit pour moins de 300 dollars. Le VIC-20 deviendra alors le premier micro-ordinateur à dépasser la barre du million d’unités vendues. Avec seulement 5 Ko de RAM (dont 3,5 Ko effectifs pour le BASIC utilisateur), il fallait compter ajouter rapidement une extension 16 Ko de mémoire afin de pouvoir profiter du produit et de ses nombreux titres disponibles (plus de 800 titres référencés). Le futur de commodore était en marche…

CARACTERISTIQUES PRINCIPALES DU VIC-20
CPU MOS 6502
Fréquence 1,02 MHz
ROM --
RAM 5 Ko
Mode texte
Mode graphique 160 x 160 en 16 couleurs
Son --
Clavier QWERTY mécanique sans pavé numérique
Extensions 16 Ko de RAM
Prix --
1ère commercialisation 1980

C64

Si on devait qualifier de mythique un ordinateur des années 80, ce serait sans conteste le Commodore 64. On reconnaît tout de suite l’aspect caractéristique de son prédécesseur le Vic-20 mais sous le capot se cache une des plus formidables machines de l’époque.

Doté d’une mémoire de 64 Ko, dont 38 Ko accessibles depuis le BASIC, le C64 nous ouvre les portes à des réalisations sans égales jusqu’à lors. Ce fut un des premiers ordinateurs personnels à gérer des sprites (les objets graphiques indépendants), une qualité graphique très intéressante, une qualité sonore finement programmable (avec gestion parfaite de l’ADSR concernant l’enveloppe sonore), des manettes de jeu, des interfaces diverses du genre imprimante, tablette graphique...

Le C64 dispose d’un très bon clavier mécanique, certes QWERTY même en France, avec 3 symboles différents par touche facilement accessibles. On trouve aussi 4 touches de fonction sur la droite de l’ordinateur, d’une magnifique (??) couleur orange. Le clavier est également pourvu de 2 touches fléchées mais qui sont, pour le coup, très mal organisées car il faut faire une combinaison avec la touche « shift » pour obtenir un déplacement vertical ou arrière...

Un des points noirs de la machine consiste en son langage BASIC, assez rudimentaire car n’incluant pas de commandes de contrôle du genre « repeat » ... « until » ou bien « else » ou « using », ni de commandes spécifiques à la gestion du son (pourtant le processeur sonore est excellent), ni de commandes de gestion des sprites ou des modes graphiques. Petite parenthèse sur les sprites.

CARACTERISTIQUES PRINCIPALES DU C64
CPU MOS 6510
Fréquence 1 MHz
ROM 20 Ko (8 Ko pour le BASIC, 8 Ko pour le Kernal, 4 Ko pour les polices de caractères
RAM 64 Ko (38 Ko accessibles depuis BASIC)
Mode texte 40 lignes x 24 colonnes
Mode graphique 320 x 200 en 16 couleurs avec gestion des sprites
Son --
Clavier QWERTY mécanique sans pavé numérique
Extensions --
Prix Environ 1 000 US $
1ère commercialisation 1983

C128

Se voulant successeur de son illustre aîne C64, le Commodore C128 avait tout repris et amélioré de l'architecture de ce dernier, ajoutant un processeur, doublant la capacité mémoire, un nouveau clavier malheureusement sans véritablement apporter la touche de magie qui avait donné ses lettres de noblesse au C64.

On retrouve ainsi le même synthétiseur sonore que celui du C64, le SID. Il n'est nullement criticable de part des performances éprouvées mais un peu ancien tout de même. Un avantage toutefois est que les peek et poke ont laissé la place à des instructions plus humaines du genre TEMPO, VOL, SOUND, ...

Même constat avec le graphisme qui reprend le VIC du C64, également avec de nouvelles fonctions du genre DRAW, CIRCLE, PAINT, .... Les sprites aussi sont identiques mais traités par l'intermédiaire d'instructions simplifiées pour gérer leur création (SPRITE, SPRDEF, ...) mais également pour prendre en charge les collisions (COLLISION). No more PEEK and POKE ^_^ Youpi.

Au rayon des nouveautés on peut disposer tout de même d'un clavier mécanique plutôt agréable, doté d'un pavé numérique. D'ailleurs le look préfigure celui de l'Amiga 500 dans son aspect général.

CARACTERISTIQUES PRINCIPALES DU C128
CPU MOS 8502 et Zilog Z80
Fréquence ---
ROM ---
RAM 128 Ko dont 123 Ko utilisables
Mode texte 80 colonnes
Mode graphique 320 x 200 en 16 couleurs
Son SID sur 3 voix
Clavier QWERTY mécanique avec pavé numérique
Extensions --
Prix ---
1ère commercialisation 1985

SX-64

Le Commodore SX-64 a été le premier ordinateur couleur portable ! Imaginez un peu la scène : le Commodore 64 en version portable, incluant un écran couleur, avec un clavier détachable... C'est la perle rare que tout collectionneur voudrait avoir. Seulement voilà, s'il s'est vendu environ 20 millions d'unités du C64, le SX-64 quant à lui n'a été vendu qu'à environ 9000 exemplaires... Les caractéristiques de base étaient véritablement celles du C64 avec le même processeur 6510 compatible 6502, la même RAM, des ports cartouche pour les jeux C64, le même synthétiseur sonore... Que du bon en perspective.

L'ordinateur se présente comme une boîte fermée par un couvercle en façade qui se révèle être le clavier. S'offre alors la vision d'un écran couleur 5 pouces à gauche de l'ordinateur, avec des boutons de réglage du volume et du contraste. On peut également avoir accès à un véritable lecteur de disquettes de chez Commodore de 170 Ko en simple face, avec possibilité de raccorder une unité supplémentaire via un bus série.

Cependant, un écran 5 pouces cela reste très difficile à utiliser, soit pour jouer soit pour travailler. Et qui voudrait d'un portable que l'on doit brancher sur un moniteur pour travailler ? C'est certainement la raison du faible nombre de ventes de cet appareil. Et puis attention les yeux (façon de parler) : la bête pèse tout de même 12 kilos pour un volume de 40 x 37 x 13 centimètres ! Pour la modique somme de 13 000 FF vous pouviez avoir des haltères en plus d'un ordinateur ^_^

Et puis finalement le terme portable n'était pas si applicable que cela à cet appareil car il semblerait qu'il n'y ait jamais eu de batteries autonomes donc pas d'ordinateur si pas de connexion au réseau électrique...

Il y eu également une très faible quantité de DX-64 qui furent fabriqués, incorporant 2 lecteurs de disquettes. Ce sont des ordinateurs encore plus rares donc...

Commodore Amiga

Au début des années 80, les ordinateurs 8 bits règnent en maîtres sur l'univers de la micro-informatique. Chaque marque distribue un ordinateur qui n'a aucune compatibilité avec celui de la marque d'à côté. Cela génère une belle cacophonie informatique que certains vont tenter d'uniformiser avec des standards tels le MSX mais cela reste une tentative difficile. La série des Commodore C64 et Vic-20 ne déroge pas à cette règle et participe de ce fourmillement dans lequel les utilisateurs sont un peu perdus.

A ce moment-là, les performances des différents ordinateurs commencent à montrer des limites et certaines personnes sont convaincues qu'il est nécessaire de repenser les plateformes pour offrir plus de performances et de puissance à destination du grand public. Les deux moteurs de ce changement seront Atari, célèbre pour sa console de salon VCS2600 dont l'un des concepteurs est Jay Miner, et Commodore, sous la houlette de Jack Tramiel, le fondateur de la marque. Cependant, comme les deux sociétés restaient indécises sur les suites à donner sur ces envies de révolutionner cette informatique, Jay Miner quitte Atari pour fonder une petite société du nom de Amiga, qui sera rachetée par Commodore pour lutter contre son ennemi historique Atari, rachetée par Jack Tramiel, l'ancien Président de Commodore, remercié en 1984 par son comité de direction... Petit flashback...

Ainsi, en 1982, Jay Miner (ancien de chez Atari), Dave Morse (directeur des ventes des jouets Tonka), Carl Sassenrath et RJ Mical, ingénieurs, se lancent dans un projet de création d'un micro-ordinateur. Le nom d'Amiga est adopté. Le développement du premier ordinateur Amiga commence alors, et le choix du microprocesseur s'arrête sur le Motorola 68000.

En 1983, les dirigeants d'Amiga veulent que leur ordinateur soit une machine de jeu à succès. Les caractéristiques techniques revues à la hausse entraîne une hausse du prix du hardware. Plus la machine se précise dans son développement, plus la cible du seul public devient improbable. Les seuls joueurs ne suffiront pas à Amiga pour s'imposer dans ce milieu très concurrentiel. L'Amiga devra se défendre dans d'autres domaines pour être un succès et l'évolution de son hardware va l'ouvrir à des applications professionnelles. L'équipe de développement travaille d'arrache-pied sur le design des différents composants du système et les périphériques intégrés.

Début 1984, durant le Consumer Electronic Show (C.E.S) de Chicago, Commodore présente son Commodore Plus 4, cependant que l'équipe d'Amiga expose un premier prototype de leur ordinateur, à la recherche d'investisseurs éventuels. Ils n'ont qu'un tout petit stand, et le prototype n'est pas montré au public, seulement à des invités sélectionnés. Quelques heures avant l'ouverture du salon, et comme souvent dans ces occasions (le C64 avait déjà connu une situation similaire), le prototype, baptisé Lorraine, ne fonctionne pas, malgré le travail acharné de l'équipe les précédents jours. Grâce au génie de Jay Miner, le miracle se produit et le prototype, qui n'est encore qu'un enchevêtrement de circuits imprimés et de fils, accepte de bien vouloir fonctionner le jour J. La démonstration est éclatante et fait forte impression, avec notamment la fameuse démo baptisée « Boing » qui affiche à l'écran une sphère quadrillée en rouge et blanc qui rebondit en tournant sur elle-même, animée à la perfection avec des effets d'ombres projetées. Du jamais vu à l'époque sur un système grand public. Personne n'arrivait à croire qu'il n'y avait pas un ordinateur plus volumineux caché quelque part pour offrir ce niveau de performances.

Jack Tramiel, président et fondateur de Commodore, est à l'époque en plein conflit avec l'actionnaire principal de la société, Irvin Gould. celui-ci vient de le faire mettre à la porte par le conseil d'administration après qu'il a dirigé sa société pendant plus de 25 ans, pour le remplacer par quelqu'un qui n'avait aucune connaissance du marché informatique. Parti de chez Commodore, Jack Tramiel rachète Atari et, conscient que l'ordinateur Amiga représente un ordinateur plus puissant que celui actuellement développé par sa firme, l'Atari ST. Mais les temps sont difficiles pour la société Amiga, qui n'a toujours pas sorti l'ordinateur tant attendu par ses financeurs. Ces derniers retirent leurs actifs, laissant la société Amiga au bord de la faillite. Commodore ayant vu le potentiel prometteur de l'Amiga, va faire une offre de rachat plus intéressante qu'Atari.

Peu de temps après, le 23 Juillet 1985, Commodore et Amiga présentent au Lincoln Center de New York le premier ordinateur Amiga, l'Amiga 1000. En Septembre 1985, l'Amiga 1000 est mis en vente. Le système d'exploitation de l'Amiga 1000, l'Amiga OS, est l'oeuvre d'une société britannique, Metacomco, qui a déjà à son actif la création de langages de programmation pour Atari ST et Sinclair QL, et Commodore leur demande de développer en l'espace de quelques semaines l'Amiga OS, ce qui est rendu possible par leur bonne expérience du Motorola 68000.

En 1986, un nouveau modèle d'Amiga est mis en chantier, développé en parallèle sur deux sites, l'un situé à Los Gatos (USA), et l'autre à Braunshweig (Allemagne). Commodore veut que ce nouvel Amiga puisse écrire des disquettes au format PC, ce qui entraîne le développement d'un système d'émulation qui complique la tâche des développeurs.

En 1987, Commodore lance l'Amiga 2000, toujours basé sur un processeur MC68000 et toujours orienté vers le monde professionnel, qui sera à la base des futurs modèles : A1500, A2000HD, A2500/20, A2500/30, A2000HDA/100 , A1500 plus et A2000 plus. Plus tard dans l'année 1987, Commodore sort enfin la plateforme attendue par les joueurs et le grand public : l'Amiga 500. C'est le premier ordinateur d'Amiga à intégrer le clavier et l'unité centrale dans le même boitier, comme les précédents modèles de Commodore, les C64 et C128. L'Amiga 500 sera l'ordinateur Amiga le plus populaire et le plus vendu par Commodore. C'est ce modèle qui va véritablement entrer en concurrence avec l'Atari 520 ST / 1040 ST, la série de machines du camp adverse.

Les deux années 1988/1989 constituent l'âge d'or de l'Amiga 500, qui connaît un succès grandissant grâce à ses extraordinaires performances dans le domaine des jeux. La concurrence avec l'Atari est sévère, d'autant plus que les deux sociétés sont en procès à cause des 500000$ prêtés par Tramiel à Amiga qui font qu'Atari estime avoir droit à des dividendes sur les ventes de ses produits.

Dans le courant de l'année 1990, Commodore achève le développement de leur premier ordinateur 32-bits, l'Amiga 3000 équipé du processeur Motorola MC68030. L'Amiga 3000 est aussi équipé d'un nouveau bios, le Kickstart 2.0. Commodore introduit aussi une version à boîtier tour, l'Amiga 3000T, et une version qui tourne sous UNIX, l'Amiga 3000UX, destiné au marché professionnel. L'Amiga 3000 accepte les moniteurs VGA des IBM PC, au moyen d'un adaptateur. Plus tard dans l'année, l'Amiga 500+ est lancé. Il s'agit d'une version de l'Amiga 500 destinée au marché Européen, équipée d'une nouvelle version du chipset graphique, de plus de mémoire, et d'un nouveau système d'exploitation. Mais les joueurs, même s'ils sont nombreux, ne le sont pas autant que désiré par la marque.

En 1991 Commodore lance le premier système informatique équipé en série d'un lecteur de CD-ROM, le CDTV. Celui-ci n'obtient pas le succès voulu pour plusieurs raisons : bien que Commodore y ait implémenté la dernière version de l'Amiga OS comme système d'exploitation, le logo Amiga ne figure pas sur le boîtier de la machine. Les utilisateurs d'Amiga ne le reconnaissent pas comme faisant partie de leur gamme d'ordinateurs préférée. Par ailleurs, le CDTV souffre à sa sortie d'un gros manque de logiciels. Les versions CD des jeux spécialement adaptées n'offrent rien de plus que les versions sur disquettes, et il n'y a qu'un ou deux jeux disponibles qui exploitent les possibilités du support. Ajoutons le prix du CDTV, plus élevé que celui de l'Amiga, et le flop est complet. Commodore finira par faire marche arrière an vendant une extension pour CDTV qui le transforme en Amiga 500.

En Mars 1992, l'Amiga 600 est lancé. Il utilise le même microprocesseur que l'Amiga 500, et un boitier de taille réduite, sans pavé numérique, mais il est équipé d'un contrôleur IDE (préféré au SCSI habituel des Amiga) et d'un slot PCMCIA (pour disque dur). Plus tard dans l'année, Commodore lance l'Amiga 600HD, muni d'un disque dur. En Septembre 1992, le World of Comodore Show (W.O.C) à Pasadena (Floride) est l'occasion pour Commodore de présenter un nouveau processeur graphique, l'AGA. L'AGA (Advanced Graphic Architecture) est capable d'afficher 16 millions de couleurs. Lors du W.O.C, Commodore présente son premier ordinateur à utiliser ce nouveau chipset graphique, l'Amiga 4000, équipé du processeur Motorola MC68040. L'Amiga 4000 est destiné à se spécialiser dans le traitement d'images et la vidéo. Le nouvel AmigaDOS est aussi présenté, dans sa version 3.0, ainsi qu'un nouveau kit de développement pour Amiga, l'AmigaVision Professional. Pour Noël 1992, Commodore lance un ordinateur bon marché, l'Amiga 1200, qui utilise l'AGA et possède 2 Mo de RAM.

C'est en 1993 que Commodore sort sa dernière machine, la console CD32, qui utilise l'AmigaOS. Le CD32 est la première console 32 bits, bien avant la Sony Playstation, qui n'est pas vraiment plus puissante. Le CD32 utilise un lecteur de CD-ROM double vitesse, 2 Mo de RAM, et le chipset AGA. Une option permettant d'afficher les jeux en Full Motion Video (FMV) est également implémentée. Tout cela est très novateur, mais encore une fois Commodore n'est pas suivi par les éditeurs de jeux. Très peu utilisent le FMV, et les jeux semblent pour la plupart venir de l'Amiga 500, alors que la console est capable de beaucoup mieux. Le CD32 est un nouvel échec commercial. Fin 1993, Commodore prend le chemin de la banqueroute.

En 1994, Commodore connaît de grandes difficultés financières, malgré la demande incessante pour l'Amiga 500, que les dirigeants de la compagnie n'ont jamais vu, à tort, comme le produit porteur de leur gamme. Alors que l'Amiga 500 n'est plus fabriqué, les stocks s'arrachent, mais ces entrées ne peuvent rattraper les pertes causées par le fiasco du CD32. Commodore continuera à fabriquer des Amiga 500 jusqu'en Avril, et achèvera le développement de son nouveau chipset graphique, l'AAA, capable d'afficher des résolutions allant jusqu'à 1280x1024, et 16 millions de couleurs. Durant cette période, la compagnie se sépare de nombre de ses employés, et revend toutes ses usines pour combler ses pertes. Finalement, le 29 Avril 1994, à 16h10, Commodore International est mis en liquidation judiciaire par la Cour Suprême des Bahamas.

L'année 1995 est riche en rumeurs concernant un éventuel rachat de Commodore. CEI, qui est sur les rangs, signe un accord avec IBM pour que ses dernier fabriquent des ordinateurs Commodore si CEI parvient à racheter la compagnie. Finalement, lorsque l'offre est ouverte, le 20 Avril 1995, seules deux compagnies sont sur les rangs, Dell (USA), et ESCOM AG (Allemagne). CEI s'est allié avec Dell dans le but que Dell récupère les usines et CEI le droit de fabriquer des ordinateurs Amiga. ESCOM fait une offre de 5 millions de dollar pour Commodore, plus 1,3 millions de dollars pour les droits d'utilisation de la marque déposée Amiga. L'offre d'ESCOM est sur le point d'être acceptée lorsque Dell surenchérit à 15 millions de dollars, offre soumise à conditions. Finalement, ESCOM offre 12 millions de dollars et obtient le rachat, ayant été les premiers à faire une offre. Commodore appartient donc maintenant à ESCOM AG, ainsi que ses propriétés, à commencer par la ligne Amiga. Commodore UK, qui est toujours en activité, signe des accords avec ESCOM AG pour fabriquer et vendre des produits pour Amiga. En 1994, les ventes de la société ESCOM s'étaient élevées à 2 milliards de dollars. En Juillet, un nouveau logo Amiga est dessiné par FrogDesign.

En 1996 ESCOM AG signe un accord avec une compagnie appelée VISCorp (Visual Information Service Corp), une compagnie spécialisée dans la fabrication de télévisions interactives, stipulant que VISCorp est autorisé à utiliser la technologie vidéo de l'Amiga pour ses produits. La licence inclut le système d'exploitation de l'Amiga, ainsi que certains composants et périphériques. ESCOM AG lance un nouveau produit Amiga, l'Amiga Surfer Pack, à savoir un Amiga 1200 simplement équipé d'un disque dur de 260 Mo, 2 Mo de RAM et un modem 14400 Bauds, destiné uniquement à surfer sur Internet (logiciels inclus) pour un prix modeste. Les logiciels inclus dans le pack sont :

  • AmIRC
  • AmFT
  • AS225 Release 2
  • Magic User Interface v3.2 (MUI)
  • Mindwalker (navigation Internet)
  • Voodoo Multimedia Mailer (Courrier électronique)
Au CeBit de 1996, le deuxième plus grand salon informatique au monde, ESCOM AG présente également l'Amiga Walker, l'équivalent d'un A1200, mais qui utilise le processeur Motorola MC68030 et se voit ajouté un slot PCI, un lecteur de CD-ROM 4x, un boîtier tour au design très avant-gardiste, et l'AmigaOS 3.2. En Avril, VISCorp fait un offre pour le rachat des droits des ordinateurs Amiga auprès d'ESCOM. La faillite d'ESCOM, en Juillet 1996, empêche la vente de se faire.

Le 27 Mars 1997, l'Amiga trouve un repreneur : Gateway 2000. Leur but est de vendre les stocks d'ordinateurs Amiga restants. Pendant ce temps, deux éditeurs de jeux, Clickboom et Vulcan, vendent des centaines de milliers de copies des versions Amiga de Myst et Quake, qui prouvent que l'Amiga est toujours présent dans les foyers. Gateway 2000 ouvre une branche de recherche et développement appelée Amiga Inc., dirigée par Jim Collas. De nouvelles sociétés obtiennent des licences pour vendre des Amiga, comme DCE Gmbh, Intrinsic Computers et Index Info. La société Cloanto commercialise le CD intitulé Amiga Forever qui comprend WinUae, le meilleur émulateur Amiga pour PC, et les images roms du Kickstart nécessaires pour le faire fonctionner, sous une licence obtenue le 10 Octobre 1997. Le 21 décembre, Amiga Inc. annonce de grosses commandes d'Amiga 1200 venues d'Inde.

Le 15 Mai 1998, au World of Amiga Show, l'AmigaOS 4 est présenté. Il est prévu pour fonctionner avec des processeurs Intel. En Juillet au Amiwest Show, un nouveaux modèle d'Amiga est annoncé, L'Amiga II ou Amiga NG. Ses caractéristiques sont prometteuses. Carte graphique accélérée 3d, processeur sonore Dolby AC3, décodage MPEG en hardware, Internet, processeurs à vocation multimédia de diverses puissances, sortie HDTV, accélération OpenGL supportée, Java supporté, port USB et même possibilité de gérer une connexion Internet via ligne ADSL. Le 11 Novembre, Amiga Inc annonce que QNX Software Systems va développer l'OS des AmigaNG à partir du leur système d'exploitation QNX Realtime.

Le 16 Juillet 1999, Amiga Inc. publie les spécifications complètes des nouveaux modèles Amiga. Le document décrit l'interface utilisateur graphique appelée Amiga Operating Environment, qui tourne sous Linux, et non pas sur QNX comme annoncé précédemment. Ils annoncent également un nouvel ordinateur appelé Amiga Multimédia Convergence Computer (MCC), basé sur un processeur à haute performance encore inconnu, et équipé des dernière innovations en matière de multimédia, comme le DVD. Le 1er Septembre, Jim Collas démissionne, en raison de différences de point de vue stratégique avec Gateway 2000. Il est remplacé par Tom Schmidt. Le 15 Septembre, Tom Schmidt annonce que les nouveaux projets d'Amiga se borneront à développer un système d'exploitation pour les modèles existants. Le MCC est abandonné, ainsi que tout projet de nouvel Amiga.

Aujourd'hui on ne sait plus trop où on en est dans les tergiversations de Gateway 2000 au sujet d'un éventuel Amiga surpuissant, compatible Mac ou pas, utilisant un processeur PowerPC ou pas. Gateway 2000 ne semble pas avoir les reins assez solides pour se ranger au côté d'Apple dans la catégorie « think different », alternative aux PC et à Windows. Pour la plupart des millions de fans d'Amiga à travers le monde, ce n'est pas trop un problème, car pour eux, l'Amiga se résume à la série des Amiga 500, 500+, 600, et 1200, et leur bibliothèque de jeux. Le projet initial des fondateurs de la société Amiga était de fabriquer un ordinateur adapté aux jeux, et en ce sens ils ont magnifiquement réussi. Aujourd'hui, par le biais des émulateurs (notamment WinUAE qui est arrivé à maturité), il est possible de transformer son Mac ou son PC en Amiga sans problème. Voilà, alors il y a actuellement deux grands projets d'OS devant être les successeurs de l'amigaOS3, sur machines PPC. Il y a MorphOS, fourni avec la machine PPC « Pegasos » (on peut y mettre jusqu'à deux G4 dessus, c'est presque un compatible mac en fait), c'est une réécriture de 0 de l'AmigaOS, avec toutes les modernités qu'ils faut, et surtout en gardant « l'esprit » AmigaOS. Dans les grandes lignes, légereté, simplicité, aspect minimaliste, contrôle absolu, et un certain nombre de spécificités historiques. MorphOS se veut très performant et compatible avec les applications Amiga existantes. Il est développé par la MorphOS team, surtout composée d'allemands et de français ayant beaucoup d'expérience dans l'Amiga. A côté de ça, Amiga Inc, marque achetée par deux anciens de Gateway 2000, ont finalement confié à une autre société amiga, Hyperion (qui fait des portages de jeux PC sur amiga mac et linux) la mission de faire évoluer Amiga OS 3, et de le porter également sur PPC, en réaction aux progrès de morphOS. A côté de tous ces développements "officiels", il existe un OS nommé "AROS", disponible sur un certain nombre de plateformes, et qui constitue une réécriture totale par reverse engineering de l'AmigaOS3. L'environnement reste ouvert et les sources sont disponibles. Pour le tester, il faut télécharger la version Icaros Desktop Live que vous pouvez installer sur un PC x86 ou en tant que machine virtuelle VMWare ou VirtualBox.

Pour faire un retour sur le chipset de l'Amiga, et ce qui faisait sa caractéristique principale, celui-ci disposait de nombreux composants dont les puces portaient des noms féminins : Paula (gestion du son), Denise (gestion des transferts vers l'affichage graphique). Il y a eu trois évolutions principales de ces chipset :

  • OCS (Chipset graphique original), ayant équipé toutes les machines de l'époque A500/A2000, avec 1 Mo de RAM.
  • ECS (Chipset étendu), permettant une gestion mémoire maximale de 2 Mo, et équipant les Amiga de la série 500+ et 600.
  • AGA (Advanced Graphic Architecture), présenté comme une révolution graphique, équipant les ordinateurs A1200 et A4000. N'a pas survécu longtemps avant la chute de Commodore.

Galerie Photos

VIC-20
C64
Périphériques du C64
SX-64 fermé
SX-64 ouvert
Amiga 1000
Amiga 500
Amiga 1200
Amiga 4000 version tour
Amiga 600
Amiga CD32
Amiga Walker