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Parce qu'il faut toujours un commencement...

Le Rétro Gaming

Depuis les années 80, des millions de logiciels de tous types, jeux vidéos ou applications diverses, ont été édités. Que ce soient des disquettes, cassettes, cartouches, tous ces supports sombrent dans l'oubli par faute de matériels pour relire les données qui sont stockées dessus. L'archivage de ces supports constitue un véritable casse-tête qui n'a pas véritablement été résolu et qui entraîne des disparitions de productions vidéoludiques.

Pouvoir conserver l'information est un défi auquel on se heurte depuis la création des machines. Leur support étaient historiquement des cartes perforées, devenues ensuite bandes magnétiques, disques magnétiques, Cartouches, CD ROM, DVD ROM, et bien d'autres encore. Le défi de la conservation des informations stockées mais également de l'accès aux informations stockées, est immense. Le patrimoine de cette industrie est régulièrement en péril par manque de ces équipements de relecture des informations.

Ce que nous appelions jeux électroniques s'est transformé en jeux vidéo, passant d'équipements volumineux, bruyants, lumineux, fragiles à des appareils de plus en plus miniaturisés, rapides, moins fragiles que leurs ancêtres. Ce sont nos micro-ordinateurs et consoles d'aujourd'hui, qui utilisent des éléments dématérialisés (exit les DVD et CD ROM) avec quelques noyaux de résistance sur cartouches au format propriétaire.

La question qui s'est vite posée a été de savoir comment faire perdurer les programmes avec tous ces formats différents. Certains ont trouvé comment faire : de la rétro ingénierie, de la copie, du cracking de protection... Pas toujours très légaux, ces principes ont grandement participé au fait que, aujourd'hui encore, nous puissions utiliser ces appareils et programmes des temps "anciens". Les hackers ont réussi à décompiler les puces électroniques et les codes inscrits à l'intérieur de ces dernières pour les stocker sous la forme de fichiers ROM. Ceux-ci sont ensuite utilisables par l'intermédiaire de logiciels que l'on nomme les émulateurs.

Un émulateur est un programme dont le but est de reproduire le plus fidèlement possible le comportement d'une machine physique, que ce soit une console ou un micro ordinateur (voire un mainframe pour les plus fous). Cet émulateur est le fruit du travail de personnes acharnées et passionnées pour la conservation de leur machine fétiche de leur jeunesse ou pour répondre à un challenge purement technique. Quelle que soit la raison, ils sont les acteurs majeurs sur laquelle se base la survivance de ce patrimoine informatique.

Une lutte intestine existe entre les émulateurs et les fabricants ou concepteurs de jeux vidéo. Les seconds accusent les premiers de pillage et de vol de propriété intellectuelle. L'hypocrisie est de mise (comme d'habitude s'il y a de l'argent en jeu) dans ce milieu car les créateurs ont été attaqués de toutes parts par les éditeurs et fabricants (Nintendo notamment) les accusants de vol. Mais qui est courant que, grâce à un produit gratuit tel MAME, de nombreuses sociétés réalisent un business florissant, l'incluant dans un kit électronique qu'ils vendent (MAME est gratuit).

Même constat avec de grands noms qui ont bien compris l'engouement des utilisateurs pour les vieilles consoles et jeux vidéo et qui leur donnent accès aux jeux de leur enfance ou qui font connaître aux plus jeunes la série de jeux à base de pixels grossiers mais tellement attachants qui ont grandi avec leurs parents. Je citerai Taito, Namco, Capcom, SNK qui, pour certains n'évoqueront probablement rien, mais qui pour d'autres ont constitué le fondement de l'arcade et du jeu vidéo (Street Fighter, Metal Slug, Space Invaders, Raiden, Tiger Heli, Ghosts'n Goblins, Pacman, ...) et dont le business aujourd'hui est, outre la production de nouveaux jeux, la sortie de compilations de leurs anciennes glorieuses productions. Mais qui sait réellement comment ces compilations sont construites ? Il est plus ou moins acquis et connu qu'eux-mêmes se sont emparées des émulateurs honnis par ces sociétés, sur lesquelles elles ont longtemps tapé à coups judiciaires forts. Et parfois elles font moins bien que les émulateurs gratuits...

Tout ceci pour dire que, grâce à ce mélange légal, illégal, originaux, copies, l'avenir du patrimoine vidéoludique semble en passe de survivre aux affres du temps et de la disparition des matériels qui étaient obligatoires à l'époque (micro-ordinateurs, consoles, bornes d'arcades, jeux électroniques). Ces derniers se retrouvent aujourd'hui à fonctionner avec les ordinateurs actuels que sont majoritairement les micro-ordinateurs à base de Windows, MacOs ou Linux. Pourvu que ça dure...